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Quartier proche
16 juillet 2005

La boucle se refermait. Je revis le lieu où

La boucle se refermait.
Je revis le lieu où Olivier avait grandi. Sa mère m'avoua avoir mis du temps avant d'oser vider sa chambre et en faire une pièce nouvelle. Elle était contente de me voir, et me le dit. La sœur d'Olivier était absente. Son père ne donnait plus signe de vie.
Je ressentis dans les propos de cette femme usée une incommensurable lassitude. Sa fille, voilà ce qui la poussait à tenir encore.
Nous parlâmes à peine d'Olivier, et surtout pas de sa disparition. Je ne voulais pas savoir. Peut-être n'y avait-il rien à savoir.

Je repartis avec le soulagement d'avoir accompli ce que j'aurais dû accomplir depuis longtemps déjà. Simplement revenir ici où j'avais disparu un matin. Simplement être là et offrir un instant de ma présence à cette femme.

Une année s'achevait, la boucle se refermait comme un ruban de Moebius.


Nous devions partir le vendredi soir pour arriver à destination le samedi à l'aube.
Le matin, un camion de déménagement vint emporter les cartons et les meubles. Je laissai mes parents dans la maison vide et pris mon vélo pour retourner une dernière fois chez Matthieu.

Plusieurs fois, alors que nous étions dans sa chambre et essayions de discuter calmement, je ne pus m'empêcher de le serrer brusquement dans mes bras.
D'autres fois, c'était lui qui cédait, et nos élans étaient entrecoupés de larmes. Puis Matthieu relevait les yeux et me souriait dans ses pleurs. Je prenais alors son visage dans mes mains et l'embrassais doucement, tentant de sécher ses larmes alors même que les miennes ne tarissaient pas.


La voiture était prête et attendait dans la cour. Mon père fixa mon vélo sur le toit. Je levai les yeux vers la fenêtre de ma chambre. Le ciel s'y reflétait. Il commençait doucement à rougir. Le soleil allait se coucher.

Alors que nous traversions les champs, le front appuyé contre la vitre, je regardais l'horizon et ce ciel dont les nuages s'effilochaient dans la rougeur du soleil couchant. Ces nuages en charpie ensanglantée, comme les derniers lambeaux de mon enfance que l'on m'arrachait du cœur.









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Commentaires
D
C'est étrange... je suis sortie d'un deuil du au suicide de mon premier amour par un déménagement...<br /> Que de réminiscences ce soir... Merci pour cette lecture en tout cas.
P
Comme Nicolas, je dis une autre !!!
R
Eh ben, c'est bien joli tout ça.
N
Une autre ! une autre !
C
Et après ???
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