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Quartier proche
30 mai 2005

Nous quittâmes le restaurant peu après une heure

Nous quittâmes le restaurant peu après une heure du matin. Chacun ayant offert une tournée aux autres, nous avions bu quatre verres d'un mystérieux digestif que le patron servait toujours en prenant bien soin de masquer la bouteille.
L'air frais nous revigora et nous devisâmes joyeusement sur le chemin de la discothèque. Matthieu marchait à mes côtés et me prit la main au bout de quelques pas. Je trouvai son geste parfaitement naturel et n'y décelai pas la moindre ambiguïté. Il était à l'image de la soirée que nous passions ensemble : simple et chaleureux. Je souriais bêtement et m'en rendais bien compte, mais ne pouvait ôter de ma bouche ce signe révélateur de mon humeur. Les cafés du centre ville étaient en majorité déjà fermés, et les rues s'étaient vidées de leurs troupes de passants. Nous ne croisions que des silhouettes isolées, et la voix de José résonnait dans la nuit ; il chantait, et j'étais ébahi de le découvrir ainsi. Sa voix était claire et posée, très juste et très caressante. Nous l'écoutions sans un mot. Une voix dans mon oreille, une main dans la mienne et l'esprit dans les nuages, j'étais bien.

Le vigile de la discothèque nous accueillit lui aussi avec un grand sourire et nous ouvrit immédiatement la porte. Une soudaine bouffée d'obscurité, de musique et de chaleur enfumée me sauta au visage, et il me fallut quelques secondes avant de m'habituer à ce soudain changement d'univers. Nous nous dirigeâmes lentement vers le bar, nous arrêtant régulièrement pour attendre le patron du restaurant, qui semblait connaître toute la clientèle du lieu et distribuait des bises à tour de bras. La foule était moins dense que la fois précédente. Nous trouvâmes deux tabourets libres devant le comptoir, sur lesquels Matthieu et moi nous assîmes, José et le patron debout à nos côtés.
Je commandai quatre verrres de Gin-Tonic et sortis ma carte de crédit mais fus interrompu dans mon geste par une main posée sur mon bras.
"Laisse ça, Laurent. Je vous invite."
Sous mon regard effaré, Nicolas tendit un billet au serveur de la discothèque.

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Commentaires
D
ça bois beaucoup non?
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