José me mit un verre dans les mains. Je goûtai
José me mit un verre dans les mains. Je goûtai prudemment, trouvai un goût de médicament.
"Qu'est-ce que c'est ?"
Il rit.
"Gin-Tonic... tu connais pas ?
- Non..."
Nous
avions avancé jusqu'au bord de la piste de danse, sur laquelle des
jeunes gens se déhanchaient lascivement, certains le torse nu, d'autres
emballés dans des vêtements moulants ou laissant apercevoir de larges
parties de leur anatomie. J'étais à la fois amusé et agacé par ces
jeunes qui se ressemblaient tous et jouaient la carte de la féminité et
de la provocation. Ils semblaient en tout cas prendre un réel plaisir à
danser ainsi.
Vers le fond de la salle, j'aperçus une ouverture qui
semblait donner sur un couloir sombre vers lequel se dirigeaient
régulièrement des hommes seuls ou en couple tandis que d'autres en
ressortaient, seuls ou à deux eux aussi. Le serveur du restaurant nous
quitta et se dirigea vers ce couloir pour y disparaître. José se tourna
vers moi et me fit un clin d'œil. Je lui répondis par un sourire gêné
au moment où le patron du restaurant me glissait un autre verre dans la
main.
La musique assourdissante martelait les parois de mon crâne de
ses basses répétitives et de ses boucles aiguës qui me vrillaient les
tempes. Je fumais pour me donner contenance et commençais à ressentir
fortement les effets de l'alcool. Ce n'était pas désagréable, et le
côté hypnotique de cette musique me happait. Mêlé aux effets de
lumière, il contribuait à me fondre dans une torpeur nouvelle. Quelques
minutes plus tard, je dansais au milieu des autres, mon verre à la
main, absorbé par cette musique, dans une sorte de transe que rien ne
semblait vouloir arrêter.