La soirée passa ainsi, à savourer la fraîcheur de
La soirée passa ainsi, à savourer la
fraîcheur de la pluie par les fenêtres ouvertes sur le jardin. Mon père
rentra peu après le départ d'Yvon et dîna avec nous. Ma mère et moi
restâmes silencieux sur la visite de son frère.
Après le repas, nous
nous installâmes tous les trois au salon. Ma mère alluma la télévision
et mon père la rejoignit sur le canapé. Quant à moi, j'ouvris une revue
qui traînait sur la table et la feuilletai en levant les yeux sur
l'écran de temps à autre. L'air agréablement frais qui entrait par la
baie vitrée m'enveloppait de douceur, et je quittai mes parents tôt
dans la soirée pour aller me coucher. La journée avait été longue et
fatigante, et celle du lendemain s'annonçait tout aussi pénible.
La
pluie avait cessé et le soleil avait repris ses droits lorsque je me
réveillai. La chaleur n'était plus aussi étouffante que les dernières
semaines, et l'on sentait ce début de mois d'août nous rapprocher
inexorablement de la rentrée.
J'enfourchai donc mon vélo pour
prendre la route, avec cette sensation à la fois rassurante et
terriblement agaçante d'une répétition acharnée des mêmes gestes, et un
sentiment intense de vacuité, de vanité de ces gestes et de cette vie.
À nouveau cette sensation d'être hors du monde, loin de la vie. Un
grain de sable dans la petitesse de ce quartier proche, délimité
uniquement par mon village, la ville, la silhouette imposante de la
verrerie et le village d'Olivier.
Une pensée flottante sur la route : tout cela serait bientôt terminé.
J'étais avide de nouveauté.