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Quartier proche
14 juin 2005

Je descendis prévenir mes parents de son

 

Je descendis prévenir mes parents de son arrivée.
"Pas de problème, il pourra manger avec nous si vous voulez."

Matthieu arriva en début de soirée. Il salua mes parents et nous montâmes dans ma chambre. J'avais à peine refermé la porte que nous étions déjà dans les bras l'un de l'autre, et son sourire illuminait son visage.
"Je suis content que tu m'aies appelé...", me glissa-t-il à l'oreille.
J'aimais ses baisers pleins de tendresse et ses gestes doux et fougueux à la fois. Je me laissais aller sous ses doigts, qui me faisaient oublier tout le reste. Je découvrais son corps avec une admiration enfantine. Je redécouvrais la légèreté.

Nous descendîmes un peu plus tard pour manger avec mes parents. Ma mère avait dressé la table au salon, ce qui me fit sourire. La présence de Matthieu avait l'air de réjouir mes parents autant qu'elle me réjouissait. Mon sourire semblait combler leurs attentes. Une fois de plus, je ressentis à cet instant précis tout cet amour modeste, discret et pourtant débordant dont m'entouraient mes parents. Le simple fait de me voir heureux faisait transparaître leur propre joie, mais sans effusion, tout en douceur et en sous-entendus.
Mon père essayait de faire parler Matthieu, qui semblait assez intimidé. Il le questionnait sur ses études, évoquait à son tour ses années d'étudiant. Je n'avais pas vu mon père ainsi depuis bien longtemps. Habituellement écrasé par le travail et par un quotidien devenu trop routinier, il avait depuis quelques années perdu de sa prestance et de sa pugnacité. Il approchait les cinquante ans à grands pas, et je le sentais quelquefois lâcher prise doucement.
Notre déménagement de la rentrée était certainement une tentative de renouveau pour mes parents, et j'espérais sincèrement que mon père retrouve la fraîcheur et la gaieté que je lui connaissais autrefois.

Après le repas, Matthieu et moi regagnâmes ma chambre.
"Ils sont super, tes parents... t'as de la chance, tu sais.
- Oui. Mais ils ne sont pas toujours comme ça non plus. Je crois que ta présence a beaucoup joué ce soir."

Nous avions convenu que Matthieu dormirait à la maison et partirait au petit matin en même temps que moi avec le vélo de mon père. Je réglai le réveil à quatre heures, le rejoignis et m'endormis dans ses bras.

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