Matthieu m'accompagna jusqu'à ma
Matthieu m'accompagna jusqu'à ma chambre.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?
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Rien, rien... ne t'en fais pas. C'est l'accumulation... trop d'émotions
à la fois. Je suis vraiment content de te voir, tu peux pas imaginer."
J'expliquai
en quelques mots la récente intrusion de Nicolas dans ma vie. J'évoquai
Olivier, son suicide, sa relation avec Nicolas. Le comportement de ce
dernier, imprévisible et menaçant. Les propos de mon oncle et ces
choses que j'ignorais. Ma peur et mon envie d'en finir avec tout cela.
Matthieu
m'écoutait sans mot dire. Son regard me portait, me soutenait en
silence. Ses yeux droit dans les miens, il encaissait tout d'une
traîte, sans sourciller. À lui parler ainsi, à le regarder ainsi dans
les yeux, je ressentais une force rarement éprouvée, comme un moteur
nouveau qui se réveillait en moi. Celui qui s'était éteint avec la
disparition d'Olivier.
"Tu vas prendre une bonne douche,
maintenant, ça va te faire du bien. Et demain, quand tu reprendras le
travail, dis-toi que tu n'auras plus ce type en face de toi, plus
jamais."
Je restai longtemps sous l'eau fraîche, comme pour évacuer
les miasmes que Nicolas aurait laissés sur ma peau, frottant
consciencieusement chaque partie de mon corps.
Dans ma chambre,
Matthieu m'attendait patiemment et sourit à ma vue. Nous avions tout
l'après-midi devant nous. Il était assis sur mon lit, je m'approchai de
lui et il défit lentement la serviette qui m'entourait la taille pour
la laisser tomber au sol.
Je me penchai pour cueillir son sourire dans un baiser et me coucher contre lui.