Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quartier proche
8 juin 2005

L'apaisement était palpable. Toute la tension de

   

L'apaisement était palpable. Toute la tension de la nuit était soudain retombée, envolée, presque oubliée. Je goûtais avec joie les délices de la légèreté, le sourire aux lèvres en rentrant à la maison. Nous nous reverrions très certainement, Matthieu m'ayant laissé son numéro de téléphone.
Je rejoins mes parents au salon. Je les avais finalement peu vus depuis le début de l'été, et je crus bon de me joindre à eux pour le début de la soirée.
Ma mère me sourit.
"Il a l'air gentil, ce garçon. C'est un copain du lycée ?
- Non, c'est un ami de José. Il était en boîte avec nous hier soir et... enfin... il savait pas où dormir...
- Mais oui, mais oui... vous vous êtes bien amusés, au moins ?
- Oui, c'était sympa. On n'est pas rentrés très tard...
- Nicolas a encore appelé hier soir, tu sais. Il voulait savoir où tu étais...
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Que je n'en savais rien."
Mon père leva les yeux de son livre. Le regard de ma mère se durcit.
"Et... qu'est-ce qu'il t'a répondu ?"
Elle avala sa salive et se pinça les lèvres.
"Il... s'est emporté... a commencé à crier, comme quoi j'étais forcément au courant de l'endroit où tu te trouvais, que je n'avais pas à 'faire l'inoccente' comme je le faisais...
- Il est fou...
- Je lui ai dit de se taire, qu'il n'avait pas à parler comme ça... et là ça a été un flot d'insultes. J'ai mis le haut-parleur pour que papa entende."
Mon père acquiesça d'un air grave.
"Je lui ai raccroché au nez, il a essayé de rappeler juste après. J'ai dû débrancher le téléphone."


Je n'en revenais pas. Je me levai et allai chercher une bouteille de bière à la cuisine. Mon père se servait un nouveau verre de Whisky.
"En fait, je l'ai vu hier soir en boîte...
- Je ne lui ai pas dit où tu étais, Laurent, je t'assure.
- Je te crois, je te crois. Ce type est capable de tout, apparemment... pour tout vous dire, je me suis battu avec lui cette nuit."
La stupéfaction de mes parents me fit sourire.
"Ne vous inquiétez pas, je l'ai vite calmé... je me suis moi-même étonné, d'ailleurs. Mais je n'aime pas qu'on me traîte de bâtard comme ça, sans raison. Il m'a vraiment énervé."
Ma mère baissa les yeux.


La nuit tombait et le salon était désormais plongé dans l'obscurité. Le vent s'engouffrait par la fenêtre ouverte, je me levai pour la refermer et allumer une lampe.
"Je peux fumer ?"

Étrangement, je me sentais soudain comme libéré d'un poids vis-à-vis de mes parents. Encore quelques semaines auparavant, je n'aurais jamais osé leur parler ainsi aussi librement, fumant et buvant devant et avec eux comme tout autre adulte l'aurait fait. Comme si le lien qui nous unissait était subitement devenu plus lâche, ou plus transparent. Comme si en parlant, je m'affranchissais peu à peu.

"Laurent, il faudrait que tu arrêtes de le voir.
- Je te rappelle que je travaille avec lui, mais ne t'en fais pas, on a plus que trois matinées en commun d'ici la fin de mon contrat. Tu penses bien qu'il ne va pas m'agresser en pleine usine. Et j'aimerais bien savoir ce qu'il me veut."

Publicité
Commentaires
F
Merci Jo :)
J
Bonjour<br /> J aime bien aussi que les passages soient courts, ça me rappelle les feuilletons que je regardais à la tv quand j étais gamin (style l'homme de picardie, ou belle et sebastien) ben ils finissaient toujours à un moment crucial et on avait hâte au lendemain pour connaître la suite.<br /> Eh puis c est pratique car la lecture de ton blog fait partie des petits moments de détente que je m'octroie pendant la journée de boulot, donc il faut pas qu'ils soient trops longs<br /> Bravo encore et bonne continuation
M
barbare...
F
Ça deviendrait illisible s'ils étaient trop longs... et j'aime faire durer le plaisir ;)
M
ils sont trop courts les passages que tu mets en ligne...
Archives
Publicité
Publicité